Jean-Philippe est le local hero du magazine Nightlife pour le mois de décembre:
LOCAL HERO / Masala, frais et piquant
par Thomas Leblanc / photo Véronique L'Écuyer
Tendez l’oreille: l’aventureux Masala veut vous faire rebondir plus que jamais avec sa sélection de rythmes bien gras. Jean-Philippe Émond, à la barre de l’émission de radio Masala à CISM et des soirées Baile Funk, avec son pote Guillaume Decouflet, connaît déjà un succès d’estime chez les amateurs de ce qui se fait de nouveau dans les Antilles, en Afrique et ailleurs.
Sa très efficace émission mélange les musiques du monde pas du tout traditionnelles, à l’intersection du hip-hop et même de la techno. CKOI a décidé qu’il était l’homme de la situation pour piloter la programmation de sa webradio hip-hop. Masala, ou l’empire du bon beat.
Qu’est-ce qui motive tes choix musicaux à CISM?
On essaie, Guillaume et moi, de faire un portrait des tendances musicales aux quatre coins de la planète, de créer des ambiances. Je ne me fixe pas de limite, en autant que ce soit pertinent et que le beat est bon. Et j’aime bien brouiller les pistes, briser les stéréotypes.
La webradio s’adresse à un public plus jeune que celui de la radio conventionnelle. Quel genre de kid étais-tu ado? Sportif et nerd jusqu’à ce que je découvre la drogue… J’ai toujours été très «musique».
Dubstep, grime, congotronic… Tes auditeurs savent que tes sélections musicales sont souvent pointues. Qu’est-ce qui t’excite les tympans ces temps-ci? Le kuduro. La gang des soirées Baile Funk, on est un peu tous crochetés sur le genre en ce moment. C’est une musique qui vient d’Angola, qui mixe la techno avec des genres plus traditionnels et qui commence à avoir une diffusion à l’extérieur du pays grâce à des gens comme Frederic Galliano. J’aime beaucoup aussi les nouveaux riddims de dancehall, le kompa, la musique actuelle antillaise, caribéenne et africaine en général.
Pour découvrir de nouveaux sons, es-tu plus podcast, mixtape ou vinyle? J’écoute beaucoup la BBC sur le Web, surtout la chaîne 1Xtra. C’est professionnel et avant-gardiste en même temps. Depuis que je ne suis plus disquaire, ça se passe surtout sur le Net, c’est plus pratique et souvent les chansons y sont disponibles avant de sortir sur disque ici.
Montréal est-elle assez hip-hop à ton goût? Je trouve que le milieu hip-hop montréalais manque souvent d’audace, d’ouverture et qu’il est désorganisé. Je pense que ça commence à se placer tranquillement grâce à des artistes comme Ghislain Poirier et Thunderheist.
Franchement, que penses-tu du milieu hip-hop mainstream, avec son obsession du bling et des chars modifiés? Pour moi, c’est proche du cartoon, un peu comme la lutte. Je trouve ça très drôle et il ne faut pas trop prendre ça au sérieux. En autant qu’il n’y ait pas que ce genre, qu’il y ait un équilibre. [
MASALA, samedi 21 h
En rediffusion dimanche 13 h à CISM
masalacism.blogspot.com / urbain.ckoi.com
Soirées Baile Funk, chaque premier samedi du mois Zoobizarre
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